8 septembre 2015

Le bilan des apprentissages des laboratoires ruraux : de nouvelles approches de mise en valeur du territoire

Le TIESS et Solidarité rurale du Québec (SRQ) ont travaillé, en partenariat avec la Chaire Desjardins en développement des petites collectivités de l’UQAT et en collaboration avec le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) à la réalisation de ce bilan. La mesure des laboratoires ruraux, initiée par le MAMROT dans le cadre de la Politique nationale de la ruralité 2007-2014, voulait permettre aux communautés rurales de développer et de s’approprier de nouvelles approches dans la mise en valeur de leur territoire. Ainsi, 33 expériences innovantes ont été menées en milieu rural dans 13 régions au Québec au cours de cette période, dans des secteurs aussi divers que l’énergie, la nouvelle foresterie, la santé, les modèles de développement porteurs, etc. Cette étude exploratoire a permis de dégager les bons coups et les difficultés rencontrées par les acteurs en milieu rural, mais surtout de mettre en valeur des processus dynamiques de développement.

Résumé du rapport 

“Nous avons observé des trajectoires d’implantation similaires entre les différents laboratoires. La phase d’émergence du laboratoire comportait des étapes de réflexion, leadership, problématisation et mobilisation. La majorité des laboratoires semble issue d’une prise de conscience collective survenue à la suite d’une situation alarmante affectant la communauté. La phase de structuration correspond à la durée du financement du laboratoire variant entre un et six ans. Les étapes d’acquisition de connaissances, d’expérimentation, de transfert de connaissances et de mise en œuvre se réalisaient simultanément. Une force remarquable des laboratoires a été la capacité à développer des partenariats multiscalaires; les partenaires sont devenus au fil des ans des agents de transfert. Le transfert de connaissances constitue d’ailleurs un des succès les plus visibles de la mesure. Certains laboratoires ont réussi à pérenniser les activités, soit en poursuivant les actions amorcées, en transférant les outils et le mandat à un autre organisme ou en accompagnant une relève préalablement recrutée et formée.

L’étude exploratoire a permis de dégager les bons coups et les difficultés rencontrées par les acteurs en milieu rural, mais surtout de mettre en valeur des processus dynamiques de développement. Des laboratoires se sont inspirés du cadre d’analyse du développement local, de l’innovation sociale ou du développement des communautés. Ces modèles de développement ont orienté les démarches collectives des projets prenant appui sur le développement intégré, la prise en compte de la dimension sociale, l’ancrage territorial et les capacités des communautés à agir.

Les retombées des laboratoires ruraux ont été bénéfiques à la fois pour les communautés rurales (sentiment d’appartenance, dynamisme territorial, partage et solidarité,) et les organismes porteurs (crédibilité, fierté, compétences, réseautage). Les communautés rurales identifient des bénéfices liés à l’amélioration de la qualité de vie, la mise en valeur des potentiels du milieu, les changements de pratique et le renforcement des capacités du milieu. L’expertise acquise demeure un élément fondamental du développement présent et futur des communautés. Ces apprentissages individuels et collectifs constituent un levier de développement.

Les laboratoires ruraux ont permis de réaliser à la fois un rêve et un défi, partagés par des citoyens et des collectivités rurales, de nourrir la concertation, stimuler le partenariat et sensibiliser le milieu à l’importance d’agir pour le développement de leurs communautés. L’aspect innovant des projets a suscité le développement de nouveaux réseaux de solidarité et la mise en place de nouvelles façons de faire. Ces apprentissages serviront de véritable impulsion au développement des capacités d’une collectivité”.

 Pour consulter le rapport :  Bilan des apprentissages des laboratoires ruraux